LA BELLE ET LA BÊTE...

Au Musée Jean Cocteau Quai Napoléon III 06500 Menton /// Jusqu’au 20 octobre 2019 /// Exposition : LA BELLE ET LA BETE - REGARDS FANTASTIQUES

Elle se laisse bercer par le plaisir de l’incise dans un monde où la couleur est absente. Pas de scénario établi mais plutôt une légende à pénétrer. Dans son bestiaire énigmatique, empruntant à l’esthétique des premiers explorateurs, elle s’abandonne au flux serein des images en provenance des hauts fonds de son imaginaire. La litanie qui émane de cette genèse, sans complaisance, porte en elle l’énergie de la prédation fondamentale. En effet, la mystérieuse altérité qui anime le travail de Marie Boralevi (Photo ci-dessous Crédit@DR) nous parle d’une intériorité toujours hors d’atteinte. Ses saynètes de vies bancales où les animaux rôdent et haranguent les peuples sont comme des perceptions d’un monde inversé. Le visiteur, plongé dans ces invasions de solitude et ces meutes des corps amassant la lumière - n’échappera pas à l’imprévu et à la connivences nés de ces signes votifs qui se déploient ici au coeur de cette exposition au sein de laquelle on s’oublie à la rémanence des rêves. On aime ces constellations de l’artiste qui s’épanouissent sous le ciel de la conscience et dans les eaux de l’éveil. Au sein de ce sillage parfois vacillant faisant éclore des sensations méconnues, une féminité de guipure croise une bestialité fauve sur papier japon opalin : “Ma main tente de convertir la substance et de rendre la chair présente pour l’oeil qui regarde”… Bouleversant, dites-vous ?

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