FABIEN GRANET

Le dessin comme geste me permet d’exploiter une (re)mise-en-scène comme autant de possibles en devenir. Par la qualité du dessin comme marqueur de pensée, il ne s’agit pas de construire des mondes rêvés mais plutôt de mettre en place un dispositif qui permettrait un dialogue conscient d’une certaine perception du vrai” a-t-il expliqué un jour. Et d’ajouter : “Mon travail tend avant tout vers un questionnement sur le paysage et sur l’énigme qui persiste dans notre perception du visible”. Faites d’hésitations, d’essais et de repentir, ses oeuvres évoquent une dialectique constante entre matière et abstractions et déclenchent une mise en route de la pensée offrant des panoramas mentaux saisissants. Portées par des glissements nourris d’une quête visant à percer l’énigme du réel, elles livrent des suspensions du temps se faisant détonateurs du récit. En effet, la démarche artistique de Fabien Granet (Photo ci-dessous Crédit@DR) nous parle autant de l’érratique que de l’instable résistant à l’unification synthétisante de la perception. Le regardeur appréciera ces utopies et ce rapport prégnant de l’inorganique à la forme géométrique générant des déplacements fertiles de sens et de pensées. On aime tout particulièrement cette porosité de la sublime série “Zones Littorales” mais aussi cette sorte de point zéro émanant de ces travaux baptisés “Bords” réalisés au graphite, fusain et pastel sur papier, de dimensions variables. Nous faisant voir ces objets singuliers posés en marge dans une véracité couronnant la redondance du mystère !