PIERRE CLERK

A Paris tout au début, je faisais encore quelques choses figuratives mais très vite, je me suis rendu compte que ça ne m’intéressait pas tellement la nature, le paysage et les portraits qui me paraissaient un peu trop anecdotiques. En 1956, je me suis arrêté à New York où j’ai décidé d’acheter un atelier à Soho. Et j’ai vendu ensuite mon atelier en 2000, je crois, et me suis installé dans le sud de la France à Villeneuve-sur-Lot dans un ancien monastère où une grange a été transformé en atelier…” Et d’ajouter ceci : “En jouant, enfant, sur des tapis orientaux que nous avions chez nous j’admirais beaucoup les couleurs et les formes et je crois que j’ai été beaucoup influencé par cela quand j’avais peut-être deux ans”. Avant de poursuivre : “J’ai un ancêtre écossais qui était un grand homme dans le monde des sciences. Il s’appelait Clarke Maxwell. L’architecture et les mathématiques ont toujours été très présents dans ma famille. Mon père était architecte. Et bon, voila…” S’appuyant sur une mécanique de la couleur - à travers laquelle les tonalités sont autant de pièces d’une étrange machine, sans cesse réajustées - ses oeuvres nous parlent d’une abstraction géométrique où les couleurs franches épousent des formes simples. Mais aussi où la géométrie n’est jamais ordonnée et où les formes et les silhouettes ne cessent de s’affronter. En effet, la démarche artistique de Pierre Clerk (Photo ci-dessous Crédit@CourtesyGalerieThomasBernard) nous rappelle que les angles sont toujours infinis, qu’ils ont de la profondeur et de la substance. Ces derniers, selon l’artiste, se remplissent de couleur ou sinon la couleur peut également rester sur le contour. Le regardeur appréciera ces travaux saisissants à prendre comme “les diagrammes de l’entrelacs qui enserre dans une même boucle le corps du sujet percevant et le monde”. On aime tout particulièrement cette pratique où le médium de la sculpture suscite, comme celui de la peinture qui le nourrit réciproquement, cette capacité du sens quand elle ne semble être qu’un fantôme extrait du réel. A ce propos, le plasticien lâchera ceci : “Dans ce cadre de la peinture, on a une toile blanche, un tableau et il faut faire quelque chose… Et je crois que c’est tout de même incroyable la variété que l’on peut y trouver. Il y a toujours quelque chose à découvrir !